Avant-propos

En 2010, avec les «reboot» en films et BD comics des sagas sur les «super-héros» américains, notre envie est de créer un «héros» français qui aurait été à l’origine du «Batman» de 1939. Souhaitant placer cette fiction dans une réalité historique, avec des inventions vraisemblables, Paris et le début du XXe siècle nous apparaît propice. Sans «super-pouvoirs» et se déplaçant la nuit sur les toits parisiens, nous équipons notre héros d’un costume d’aviateur de 1910 et d’ailes de chauve-souris. En définissant les protagonistes de l’histoire, nous imaginons un homme défiguré comme adversaire et rapidement nous pensons à une «gueule cassée» de la Grande Guerre. Dans le but de crédibiliser notre aventure, nous nous documentons sérieusement sur la Première Guerre mondiale et découvrons l’étendue de l’horreur. La violence des combats, les gaz toxiques, mais aussi les erreurs de commandement, la falsification des évènements, l’enrichissement des industriels… et les désastreuses séquelles pour les «survivants».

À partir de faits historiques qui se sont passés en France durant la Première Guerre mondiale, nous avons créé une intrigue se déroulant à Paris en 1919.  Pour se disculper des meurtres de gradés de la Grande Guerre, un  jeune acrobate doit se déguiser pour enquêter secrètement la nuit et trouver l’assassin. Il découvrira les représailles d’un homme écœuré par la forfaiture de ses victimes injustement honorées. Cette vengeance dans l’après Grande Guerre nous permet de rappeler que la paix n’a pas été la même pour tous.
Pour autant, une vengeance meurtrière peut-elle être justifiée par la vanité des hommes lorsque les temps sont troubles ?

Et quelle est l’équité dans l’attribution de la Légion d’honneur ?

Dans cette aventure graphique, tout est fait pour immerger le lecteur dans l’époque de la Grande Guerre et son contexte historique. Les images en sépia colorisé visent à rappeler les fragiles autochromes, la narration est organisée comme un film muet avec les «cartons» explicatifs et, comme l’invente Ferdinand Zecca en 1901 dans le film « Histoire d’un crime », un flash-back ouvre chaque début de chapitre.

Un «livre muet» en quelque sorte.